16.6.11

A propos de ... "Tomboy" # par Fernand Estèves



L'ultra-sensibilité comme manière du non-dit

"Tomboy" est sans conteste un film singulier où l'ultra-sensibilité pourrait désarçonner toute approche rationnelle. La réalisatrice présente une fille qui voudrait être un garçon comme les autres. D'ailleurs, l'univers de ces gamins ici dépeints est parfaitement mis en scène : jeux de ballon, baignade, simples discussions... Je me laisse prendre par ce naturel pour de faux. C'est plaisant, mais il y a quelque chose qui cloche. D'abord, les parents ne sont pas crédibles tellement ils sont spectateurs du film qui se focalise sur la fille. La mère fait semblant d'être enceinte ou d'être en colère et cela se voit vraiment beaucoup ; et le père fait semblant de rien, même quand il prend sa fille dans ses bras, et cela crève l'écran. Ensuite, il y a cet habitat tellement vide de sens que le déménagement tout neuf ne peut pas tout expliquer.


Restent les enfants ! Qui cherchent parfois la caméra pour lui faire un clin d'oeil ou une grimace. Et surtout, je vois cette gamine qui n'est pas à l'aise avec son corps et ses mots. J'avoue que je ne me suis pas posé la question de l'homosexualité pendant la projection. Ni même du mensonge. Juste la question du non-dit : Laure ne dit pas. Et là encore, je cherche ce qu'elle ne dit pas. C'est étrange, il me reste le goût d'un film qui ne dit pas ce qu'il aurait voulu dire. Je ressens encore comme une impasse.

Fernand Estèves
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Fernand Estèves est
délégué général à l'UFFEJ
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