Finalement après des années de privation, des centaines de jours de procédures, des milliers de grammes de papiers, de pétitions, de combats ; finalement les films de Pierre Etaix sont en bonne voie d’allumage. L’intégrale est de sortie tout bientôt et à moins d’une épidémie de raz-de-marée, d’un tremblement de volcan ou d’une éruption de verrines nous reverrons ce qui fut invisible. Donc Le Grand amour est de façon certaine un des films les plus modernes et qui a donné au Festival le plus d’inventions, d’affection, de drôlerie et de retenue. Pourquoi ? Et bien parce que, comme le disait Henri Langlois à propos de Jean Vigo, Etaix fait partie de ces cinéastes qui ont su retrouver un secret perdu ; celui d’un cinéma dont la mesure, l’appréciation n’ont besoin d’aucunes preuves autres que celles qui s’annoncent devant nous. Paradoxe : tout ici échappe à l’argumentation clinique que provoque parfois l’analyse, les dithyrambes pompeux et évidents et curieusement demeure la tenaillante envie de creuser le reste de l’œuvre pour y dénicher et parler des autres secrets qui s’y dissimulent. A bientôt, donc.
AK
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