12.7.11

Liberté pour Mahnaz Mohammadi

Mahnaz Mohammadi, cinéaste iranienne et militante engagée des droits des femmes, a été arrêtée à Téhéran ce dimanche 26 juin suite à une perquisition de son domicile par les forces de l’ordre.

Aucune information concernant les chefs d’accusation ou le lieu de sa détention n’est disponible pour le moment.

Mahnaz Mohammadi est la réalisatrice du film «Femmes sans ombre», pour lequel elle a été primée dans de nombreux pays. Elle a également contribué au documentaire de Rakhshan Bani-Etemad, «Nous sommes la moitié de la population», à propos des élections présidentielles de juin 2009. En juin 2010, Mahnaz Mohammadi est venue à Paris présenter un de ses films (« Travelogue ») dans le cadre d’une journée consacrée au cinéma iranien à la Cinémathèque française.

En raison de son activisme politique et de ses prises de position, Mahnaz Mohammadi est dans le collimateur des autorités iraniennes depuis plusieurs années. Elle s’était déjà vu confisquer ses outils de travail (ordinateur, caméras, etc.) et plus récemment son passeport. Elle n’a ainsi pas pu se rendre à la présentation voici un mois à Cannes du film de Reza Serkanian « Noces éphémères » dont elle est pourtant l’actrice principale.

Le 12 mai dernier à Cannes, à l’occasion de la remise du carrosse d’Or à Jafar Panahi, un débat était organisé par la SRF autour de la liberté d'expression. Mahnaz Mohammadi avait adressé un message, lu alors par Costa-Gavras :

« Je suis une femme, je suis cinéaste, deux raisons suffisantes pour être coupable dans ce pays. Actuellement, je réalise un nouveau documentaire sur les femmes de mon pays. Le combat des femmes pour leur identité est un élément incontournable de leur vie de tous les jours… et la liberté est le mot qui manque le plus à leur quotidien. J'aurais vraiment aimé être parmi vous, chers amis. Hélas, n’ayant pas l’autorisation de sortir de mon territoire, je suis privée de partager cette joie avec vous. Mais j'attends toujours et j'ai de l'espoir ».

Nous demandons la libération de Mahnaz Mohammadi, et dénonçons les attaques faites à la liberté de création et d’expression des cinéastes iraniens.

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