Adaptant un roman à succès japonais de Huraki Murakami, Tran Anh Hung démontre une nouvelle fois une virtuosité et une mise en scène efficace.
Watanabe est le témoin de l’amour de son ami Kizube et de Naoko. Ces trois s’entendent bien, et quand Kizuki se suicide, Watanabe ne comprend pas… Quelques mois plus tard, dans ce Japon agité de la fin des années 60, il retrouve Naoko… Ils se revoient plusieurs fois, s’épuisant l’un l’autre dans des marches forcenées. Un soir d’anniversaire ils couchent ensemble… puis Naoko disparait, laissant Watanabe perplexe. Il rencontre alors Midori, une jeune fille qui ne demande qu’à l’aimer. Naoko donne de ses nouvelles, elle s’est recluse dans un Hôpital perdue dans les montagnes dont elle ne veut pas sortir…Watanabe veut connaître son secret terrible.
Tran Anh Hung aborde cette dramaturgie avec simplicité et rythme. Cela est important car nous pourrions être très facilement mis dans une ambiance romantique empreinte de non-dits, d’incompréhension existentielle, digne de Lamartine ou de Keats ! Non, le film, et sans doute le roman, appellent un chat un chat ! Nous sommes dans l’ère du romantisme réaliste. Le film nous emporte dans cette lutte à trois voix : comment aimer, Puis-je aimer… Aimer étant à prendre dans tous les sens du terme.
Certains ont parfois critiqué Tran de proposer des films trop éthérés, de sensible à sensiblerie, il n’y avait qu’un pas ! La ballade de l’impossible est une œuvre qui les mettra d’accord. La mise en scène virtuose propose des plans sophistiqués mais la caméra sait s’arrêter quand il le faut. Elle n’est jamais trop proche dans l’intimité et respecte les personnages ainsi que les spectateurs. Cet opus rythmé, j’insiste sur ce terme, aux personnages attachants prend une trajectoire adulte et tendre.
La ballade de l’impossible
De Tran Anh Hung
Japon/2h13
avec Rinko Kikuchi, Kenichi Matsuyama, Kiko Mizuhara et Kengo Kôra
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