En question(s)
À quoi servent les éditoriaux ? Deux réponses possibles. La première : à rien. Ils constituent un ensemble de lettres qui forment plus ou moins harmonieusement un squelette de mots que presque personne ne parcourt.
D'ailleurs on radote souvent dans ce genre de texte ; " diversité culturelle ", " ouverture ", " culture pour tous "... La seconde réponse peut être liée à la précédente. Ça ne sert pas à grand chose mais comme toute chose légère, inutile, secondaire... ils sont essentiels. Non, par leur importance de fond (loin de moi cette prétention !) mais par le rendez-vous qu'ils représentent. C'est un rituel qui m'est agréable. Mais cet exercice est aussi un témoignage. Modeste, peu visible mais sincère. À propos de lettres et de mots, l'éditorial est une missive, un courrier
régulier censé rapprocher ce que nous faisons et ce que vous êtes. Ce geste est d'ailleurs à l'image de la programmation. Les rendez-vous du Jacques-Prévert ne sont pas à l'affiche par hasard ou par besoin mais par envie. Ils sont autant de signes, de respirations, de projets... pas une affaire de communication, mais plus justement de partage. Les salles de proximité sont aujourd'hui un peu délaissées au profit des complexes cinématographiques plus centraux, plus vastes, peut-être davantage attirants en terme de propositions commerciales. Nous ne devons pas nous ranger à leurs côtés dans une concurrence stérile qui ne mèneraient qu'à notre disparition mais réfléchir à d'autres idées, susciter d'autres désirs; se poser pour inventer de nouvelles fonctions, de nouveaux partenariats... Vous êtes les bienvenus pour penser ce futur avec nous.
Alain Keit
Union Française du Film pour l'Enfance et la Jeunesse
Directeur artistique du cinéma Jacques-Prévert
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